Contrairement à certaines idées reçues, la parentalité n’est pas gravée du coté du corps, et elle ne représente pas non plus une propriété fondamentale de la femme ou de l’homme, de la mère ou du père. En d’autres termes, les individus ne naissent pas avec une capacité innée à être parents, tout comme ils n’héritent pas d’une telle compétence à travers leur génétique. De plus, la société, avec ses normes et ses attentes, ne cache pas non plus un secret permettant de débloquer cette aptitude. Être parent est un apprentissage continu : un cheminement visant à s’autoriser, à mieux comprendre et s’adapter. Il est donc nécessaire de reconnaître les défis associés à la parentalité, et de ne pas la réduire à une simple question d’instinct ou de nature.

Beaucoup peuvent avoir l’impression que lorsqu’ils aident les parents, ils les guident simplement à redécouvrir des talents et des compétences qui leur sont naturellement attribués. Cependant, il est essentiel de reconnaître que cette aide est loin d’être une simple redécouverte. En réalité, ce que l’on fait en soutenant la parentalité, c’est favoriser l’acquisition de nouvelles compétences, renforcer les connaissances existantes, et parfois même initier un processus d’apprentissage complet. Le soutien à la parentalité ne se limite pas à des instincts ou des réactions naturelles ; il implique plutôt la mobilisation de ressources psychiques conséquentes et de modalités relationnelles et affectives spécifiques. Ces modalités sont influencés par un ensemble de principes, d’idéaux et de représentations culturelles que l’entourage qui accompagne les nouveaux parents cherchent à transmettre.

Il est important de souligner que cette transmission de connaissances et d’attitudes ne se fait pas dans le vide. Elle s’inscrit dans un cadre bien défini, imprégné de nuances culturelles et sociales. Chaque société, chaque culture, a ses propres normes et attentes concernant la parentalité, et ces éléments façonnent la manière dont le soutien est donné et reçu. Par conséquent, lorsqu’on parle de soutenir la fonction parentale, il s’agit en réalité d’une interaction complexe entre l’individu, la société et la culture, où l’accompagnement se transforme en un échange dynamique d’idées, de valeurs et de pratiques.

Par ailleurs, il convient de soutenir la fonction parentale afin de renforcer le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants. En effet, il est crucial d’appuyer cette parentalité en développement, car dans aucune société, les parents ne sont les seuls responsables de l’éducation de leurs descendances. Dans nos sociétés occidentales, on reconnaît l’importance continue de la famille élargie, de l’entourage amical, du système éducatif et des médias. Tous ces acteurs, loin de se limiter à la seule vie sociale des enfants, interviennent également dans leur intimité familiale, ainsi que dans leur subjectivité consciente et inconsciente. Autrement dit, l’implication des parents dans l’éducation de leurs enfants est un élément essentiel, mais en aucun cas elle ne se résume à la sphère parentale uniquement.

De plus, l’éducation dispensée par les parents ne s’appuie pas sur un vide, mais sur la transposition ou le réaménagement de représentations, de valeurs et de modèles préexistants. Les parents ne sont pas le point de départ de ce bagage transmis, mais en sont les vecteurs plus ou moins vigilants vis-à-vis de la transmission en cours. Même pour des raisons purement matérielles, les parents ne peuvent pas être les seuls à s’occuper de leurs enfants, quel que soit l’amour qu’ils leur vouent ou les soins qu’ils leur prodiguent.

Qu’entend-on exactement lorsque l’on parle de soutien à la parentalité ? À première vue, la question peut sembler simple, tout comme la réponse. Lorsque l’on offre un soutien à la parentalité, ce n’est pas simplement l’individu en tant que parent qui est mis au travail, mais plutôt l’ensemble des responsabilités, des défis et des joies associés au rôle parental qu’ils sont amenés à jouer. Le but n’est pas uniquement d’aider la mère ou le père en tant que personne, mais de renforcer, d’éclairer et, dans certains cas, de faire germer leur rôle en tant que parents. C’est une démarche qui nécessite une grande finesse et une profonde compréhension.

Chaque parent est considéré comme le porteur essentiel de cette fonction parentale, qu’ils naviguent avec aisance ou qu’ils rencontrent des obstacles sur leur chemin. En soutenant cette fonction, on cherche à guider les parents dans leur relation, parfois complexe, avec la parentalité, en les aidant à trouver l’équilibre et la confiance nécessaires. Si cette démarche conduit à l’épanouissement personnel des parents, c’est une victoire en soi. Cependant, le but principal demeure : s’assurer que la fonction parentale est non seulement préservée, mais également enrichie et épanouie. Ainsi, le soutien à la parentalité est une danse délicate entre l’accompagnement du rôle parental et le bien-être individuel des parents, visant à ce que les deux prospèrent de concert.

L’image souvent véhiculée d’une parentalité toujours épanouie et sans faille masque une réalité bien plus nuancée. En effet, l’aventure de devenir parent, loin d’être un long fleuve tranquille, engendre des bouleversements profonds tant au niveau individuel que relationnel. Du moment où l’on envisage d’accueillir un enfant jusqu’aux premières années de sa vie, le chemin parental peut s’apparenter à une série d’épreuves et de défis constants. Chaque étape, qu’il s’agisse du désir d’enfant, de la grossesse ou des premiers mois après la naissance, est parsemée d’obstacles potentiels : l’angoisse de l’infertilité, les bouleversements hormonaux post-partum, ou encore les tensions qui peuvent surgir au sein du couple.

L’accompagnement psychologique offre un cadre sécurisant et bienveillant pour aborder ces difficultés, pour mettre des mots sur des ressentis parfois indescriptibles et pour trouver des solutions adaptées. Face à des situations comme la dépression post-natale, les défis de la co-parentalité ou la recherche d’un équilibre entre vie personnelle et vie familiale, il est essentiel d’avoir un espace pour exprimer ses émotions, partager ses craintes et trouver du soutien. Cet espace thérapeutique vise non seulement à aider les parents à naviguer dans les tumultes de la parentalité, mais aussi à leur donner les outils pour renforcer leur relation de couple et retrouver une harmonie au sein de la famille.

Les défis de la parentalité sont multiples et évoluent constamment à mesure que l’enfant grandit. La consultation est un espace privilégié où les parents peuvent aborder ces défis, qu’il s’agisse des premières années de la vie de l’enfant ou de l’adolescence. Comment répondre à un enfant qui défie constamment les règles établies, qui montre de l’agressivité ou qui adopte des comportements inattendus ? Ces questions, auxquelles sont confrontés de nombreux parents, peuvent concerner des situations aussi diverses que les problèmes de sommeil, l’alimentation, les crises de colère ou les interactions sociales.

Mais les challenges ne s’arrêtent pas là. Lorsque l’enfant entre dans l’adolescence, de nouvelles préoccupations émergent. Comment discuter sereinement de sujets sensibles comme la sexualité ? Comment gérer les nouvelles dépendances liées à la technologie, que ce soit les jeux vidéo ou les réseaux sociaux ? Comment maintenir une communication ouverte avec un adolescent qui semble de plus en plus distant ?

La parentalité est un voyage parsemé d’incertitudes, et chaque parent, à un moment ou à un autre, peut se sentir dépassé. L’objectif de la consultation est d’offrir un cadre réflexif pour explorer ces questions, d’identifier les sources des défis rencontrés et de trouver des stratégies adaptées à chaque famille. Car, en réalité, il n’y a pas de solutions universelles en matière d’éducation. Chaque enfant, chaque famille est unique, et la consultation vise à trouver les réponses les mieux adaptées à chaque situation, pour garantir le bien-être et l’épanouissement de l’enfant et de ses parents.